ANSUF YISWEN ~~ BINE ATI VENIT ~~ BIENVENUE ~~ WELCOME ~~ BEM-VINDO~~ BIENVENIDOS EN KABYLIE

Comme, nous sommes fiers d'Eux !

      

       

IDIR:

      Né le 25 octobre 1955, à Ait-Lahcen, le village le plus important des At Yenni, où l'on fabriquait des bijoux d'argent ornés de filigranes, d'émaux et de corails. De son vrai nom Hamid Cheriet, a grandi à l'ombre du Djurdjura et de la guerre . Son grand-père, agriculteur puis colporteur, vendait des bijoux.

 Le petit hamid va à l'école communale des At Yenni, puis chez les pères blancs , Une enfance conforme à la légende, Les devoirs à la bougie. L'enfant des At Yenni n'est pas un cancre . Les pères blancs lui imposent, comme à tous leurs élèves, de lire un livre par semaine et d'en donner un compte-rendu . De quoi se fabriquer une solide culture : de Villon à Rimbaud en passant par Ronsard , Marot , La Fontaine ,Victor Hugo... qui viennent s'ajouter à la tradition proprement berbère des poètes ; chaque village possédait le sien.
La passion de la musique se manifestera avec l'indépandance de l'Algérie (1962)

       Hamid finit ses études secondaires chez les jésuites à alger, obtient son bac à 15 ans et demi, s'inscrit en fac de sciences pour devenir géologue, travailler plus tard dans le pétrole.
      Il compose pour les autres. Sa musique ne ressemble pas à l'air du temps . La chanson traditionelle kabyle guitares sèches et percussions s'oppose aux dégoulinades de violons à la mode orientale. Pendant son service militaire comme officier de la révolution agraire à Blida, il doit remplacer à la radio, sur la chaine kabyle, l'interprète de sa chanson a Vava inouva. Raz de marée. Succès immédiat dans cette Algérie où de vétilleux censeurs veillent à ce que le particularisme berbère ne sorte pas de son maquis, cette complainte sonne comme un hymne.

" Txilek ababa ynuba lli-y-id tawwurt (je t'en prie, père inouva ouvre-moi la porte)..." 

       En 1975 , Hamid il a pris pour pseudonyme IDIR (il vivra), comme les mères kabyles nomment les enfants fragiles vient poursuivre ses études à Paris (maîtrise, DEA, puis l'Ecole des mines et doctorat) et continue d'hésiter entre les sciences et la musique.

        En 1976, il enregistre son premier disque "A Baba Ynuba" devient un tube, un drôle de tube du genre darlidada, que tout le monde fredonne sans trop savoir de quoi il est question . La voix féminine qui se mêle à la sienne, c'est celle de sa soeur Djemila, Mila, qui n'en fera jamais son métier malgré la grâce de son timbre . En kabylie, des petites filles dansent sur cet air, un foulard sur les hanches. Elles dansent la fierté d'appartenir à la communauté de ceux qui se nomment eux même les imazighen, les hommes libres.

Idir avec sa fille sur seine   Idir avec sa soeur Djamila

         Pour IDIR, le monde berbère ressemble à un empire qui s'étend des Canaries jusqu'à la Lybie, englobant l'Egypte, le nord du Tchad, le Mali, le Niger... Des noms de lieux s'y répètent de loin en loin.Une sorte d'Atlantide, dit-il, dont il ne reste que des îlots.D'ailleurs, nous avons dans notre tradition une Tin-Hinane (celle qui est sereine, celle qui sait), qui n'est autre que l'Antinéa du mythe raconté par Platon et plus près de nous par le romancier Pierre Benoit.

Idir avec Zidane (Zizou°  Lounes Matoub et IDIR

   Idir ne connaît de son pays d’origine, l’Algérie, que les souvenirs et les traditions que lui ont transmis ses parents, à Nanterre. L’été de ses 12 ans, il est envoyé chez son grand-père, dans les montagnes arides et majestueuses de la Kabylie, et est confronté à la réalité : une vie authentique, laborieuse, simple et droite, où rôde cependant le spectre d’une violence prête à resurgir. Au fur et à mesure, il découvre ce que signifie d’être l’héritier du peuple des hommes libres, les amazighs...

Céline Jacquot, Christophe Merlin

 Voir le documentaire sur IDIR

Entre terre et seine

Partie 1:

Partie 2:

Partie 3:

Partie 4:

 
IDIR invité de Manu:
 

Matoub Lounes:

le Poete

Lounes MATOUB 1956-1998.
       Une voix grave et veloutée, quelques notes au banjo ou au oud, parfois des effluves de violon ou de synthétiseur... Le « protest-singer » algérien Lounès Matoub se doublait d’un crooner empruntant ses mélodies, ses intonations et ses orchestrations au chaabi, musique populaire dérivée du classicisme arabo-andalou. Alors que la plupart des chanteurs kabyles à textes se cantonnent dans une sorte d’austérité musicale et restent souvent, à cause de cela, peu accessibles aux Européens, Lounès Matoub était de taille à captiver le public occidental grâce à son timbre rocailleux et à ses musiques nourries des fastes de la nouba.

« Mais la paix renaîtra un jour...Et mes chants parmi vous célébreront à nouveau le printemps si cher à nos cœurs... ».
      Cet infatigable barde de la laïcité et de la culture berbère, qui a clamé sur tous les tons que seule la mort parviendrait à le faire taire, a été assassiné le 25 juin 1998, vraisemblablement par un commando islamiste, sur une route menant à Tizi Ouzou, où il était né quarante-deux ans plus tôt, le 26 janvier 1956.

lounes avec son grand père       

       Écorché vif, volontiers provocateur, Lounès Matoub ne mâchait pas ses mots pour dénoncer l’intégrisme et les abus du pouvoir en place. Militant du Mouvement culturel berbère (M.C.B.), puis compagnon de route du parti d’opposition R.C.D. (Rassemblement pour la culture et la démocratie), il fut une des figures de proue du « printemps berbère » de 1980 et ses chansons furent souvent interdites sur les ondes algériennes.

      Une première fois, son engagement faillit lui coûter la vie lorsque, au cours des manifestations de 1988, il fut blessé de cinq balles au ventre. En 1994, il fut l’objet, quinze jours durant, d’un enlèvement par des islamistes – enlèvement dont l’authenticité fut contestée, puis rétablie après un procès en diffamation –, qu’il raconte avec moult détails dans son livre Le Rebelle (1995). Au moment où entrait en vigueur la loi sur la « généralisation de l’utilisation de la langue arabe », ce chantre du parler tamazight (berbère) n’a pu échapper au guet-apens dans lequel il avait été attiré et aux rafales de balles tirées sur lui alors qu’il était en voiture avec son épouse et ses deux belles-sœurs.

À peine un mois auparavant, Lounès Matoub enregistrait Lettre ouverte aux..., prophétique album où il s’en prend comme à son habitude à ceux qui « ...ont greffé l’atroce grimace de la religion et du panarabisme sur la face de l’Algérie ». Mais où il se livre également à une sorte d’autocritique : « ...Ne m’abandonne pas ...Je suis à toi, mon bourreau accoutumé ». Voire à de contradictoires déclamations : « La vérité : la répandre dans le cœur il le faut ! Rendons sa liberté au mensonge ». Pour finir sur un insondable pessimisme : « Le sort m’a dépossédé de moi-même...Il a ravagé mon corps...Je ne guérirai pas, je le sais ». Philosophe torturé tout autant que poète rebelle, lui qui fut tant fasciné par la figure du martyr, prévoyait pour cet ultime enregistrement, un succès sans précédent : « Tel est le monde sais-tu...Une fois happé, bien mort...Une maudite engeance t’affuble de prestige... ».

Dans Lettre ouverte aux..., comme dans ses précédents albums, la beauté sonore de la langue kabyle, le charisme de son grain de voix, les notes orientalo-syncopées du mandol servent de superbe écrin à ses professions de foi tumultueuses, à ses remises en questions touchantes, à sa fragilité revendiquée... Hélas ! Lounès Matoub a chèrement payé son attachement à sa langue, à sa culture, à la liberté et à l’indépendance de son pays.


 
 

lounes et Ferhat

lounes avec danielle métérrand

Dda Crif, Nwara, Lwennas et Idir

Hommage au REBELE:

Hommage à un Homme avec un grand H:

“Assagi elligh, azzeka wissen (…) cfut di terga magligh, anzaw qwen dissawlen” (aujourd’hui, je suis là mais demain, je n’en sais pas (…) Si jamais je venais à tomber dans la rigole, mon spectre vous interpellera.” C’était il y a vingt-cinq ans. Une période où il venait juste de faire ses premiers pas dans le métier, la chanson. Mais aujourd’hui il n’est plus là. Sur un versant de la colline qui l’a vu naître, à Taourirt Moussa, un petit hameau à près d’une dizaine de kilomètres à l’est de Béni Douala, comme protégée de loin par le majestueux Djurdjura, sur cette terre ingrate de Kabylie décrite par Mouloud Feraoun, ce pays qu’il a tant aimé et sublimé dans ses chansons, dans un silence que seul troublait le chant d’oiseaux, il y repose désormais. Pour l’éternité. “Ce n’était pas ce qu’il disait ou ce qu’il faisait qui m’intéressait, mais ses déchirements intérieurs…” Ainsi le décrivait l’autre grand chanteur Idir. Rebelle pour beaucoup, “père des pauvres” pour certains, une personnalité “énigmatique” pour d’autres, enfin, Matoub Lounès, assassiné le 25 juin 1998 à Thala Bounan en contrebas de Béni Douala, et dont on célèbre aujourd’hui le 7e anniversaire de la disparition, ne finit pas, même mort, de subjuguer et d’attirer les foules. Même orpheline de lui, la Kabylie continue à le vénérer.

 Cherif Kheddam (Dda Crif):

       Avant d’être ce maître incontesté de la chanson kabyle moderne, Kheddam destiné d’abord aux écritures saintes du Coran. Né en 1927 à Aït Boumessaoud en Haute Kabylie, il fréquente l’école coranique locale avant de se rendre à la zaouia de Boudjelil en Basse Kabylie pour poursuivre l’acquisition de la haute culture lettrée. Mais au gré des conjonctures, il change d’orientation. En 1947, Chérif Kheddam prend le chemin de l’exil vers la France. À son arrivée, il travaille comme ouvrier dans une fonderie puis à l’usine pour survivre jusqu’en 1961. C’est donc dans le contexte de l’émigration que Chérif commence à pratiquer la musique et le chant. Sa première chanson Yellis n tmurt iw (Fille de mon pays) éditée à compte d’auteur, est perçue comme un chef-d’œuvre par le public.

Après un premier succès, Chérif chante dans des conditions toujours difficiles. Il mène deux activités diamétralement opposées : le travail dur de l’ouvrier et la création artistique qu’il tentera de maîtriser pleinement. Chérif persévère dans cette voie grâce à l’encouragement de ses amis, en particulier Madame Sauviat, disquaire, spécialisée dans la chanson orientale, qui, ayant remarqué la qualité de cette chanson, le dirigera vers Pathé Marconi. Ainsi la rencontre avec Ahmed Hachelef, directeur artistique, sera également importante dans la carrière de l’auteur. Les affres de l’exil et de la guerre d’Algérie le poussent au repli sur soi et à la création. De cette situation paradoxale naît l’œuvre musicale de Chérif qui va se tourner vers une carrière professionnelle.

Malgré son handicap culturel de départ et en dépit de son âge, Chérif s’est attaché a acquérir une culture musicale en s’initiant au solfège, au chant puis à l’harmonie. Conscient de l’indigence qui affecte le patrimoine musical enfermé dans une tradition sclérosée, il tente de l’enrichir, de le rénover sans gommer ses caractéristiques. Il a su créer un espace d’expression ouvert sur la modernité, imposer une rigueur au niveau de la création qu’il n’a pas manqué d’inculquer aux jeunes chanteurs. Il a en effet, encadré des groupes et formé des émules de la chanson moderne qui, aujourd’hui encore, se réclament avec fierté du maître. Parmi eux, on trouvera des noms connus dans la chanson militante amazighe : le groupe Yugurten, Ferhat Imazighen Imoula, Idir, Aït Menguellet, Malika Domrane, Nouara, Ahcène Abassi... 

     

Ccix ELHASNAWI:

L'exil au bout de l'amour passion 

     Cheikh El Hasnaoui de son exil mouvant mais fondateur d'une éthique mélodique à nulle autre pareille, s'est éteint dans sa longévité créatrice d'autres âges en perpétuelle quête d'une terre intérieure jamais fixée dans sa fécondité mélodique. Il s'est éteint samedi matin 06 juillet 2002 à une heure aurorale d'une l'ile de la Réunion - d'une terre inachevée dans sa Brel naissance coincée par les flots, vécue par Brel et Matisse dans l'autre de les Marquises comme un paradis. 
    Si Moh n'Amar U Muh, inscrit à l'état civil le 23 juillet 1910 sous le nom patronymique Kheiouat Mohammed, appris le pseudonyme artistique de Cheikh El Hasnaoui qui réfère à sa région natale, le âarch des lhesnawen, sur les piémonts fertiles du sud de la ville de Tizi-Ouzou, au hameau de Taâzibt, du village Tadart Tamuqrant.
    En 1912, il perdit sa mère à un âge où on n'en a qu'une prescience fondamentale pour l'âge adule, après le dur apprentissage des écoles coranique appelées timaâmrin, il décide de quitter le village rongé, comme d'autres du pays, par le colon. 
Il confie, un jour d'été, sur les berges de l'oued, à Si Saïd U L'hadi, un de ses amis d'enfance : « Cette fois, si je quitte le village, je serai comme une fourmi ailée. Là où me poseront mes ailles, j'y resterai. » 
    Premier itinéraire : le giron de Cheikh M'hamed El Anka où, après quelques rudiments de musique dans les cafés chantants de la ville de Tizi-Ouzou, il perfectionne son art du mandole aux côtés de Cheikh Mustapha Nador. En 1938, il anime une tête de circoncision avec Chikh Mhamed à Tahtaha, sur les hauteurs de la Casbah. Il retourne au village un jour d'été de 1936 et sa demi-sœur, Fadhma, est toute réjouie de le revoir. Elle n'a gardé de lui, au moment où nous l'avions rencontrée en 1993, que l'image d'un être sensible et généreux : « il avait insisté auprès de mon père qu'il me prit avec lui à la Casbah pour  y faire mes études. Notre père refusa net. 
    Il repartit déçu et, depuis, il ne revint plus jamais au village. » Depuis, les retours au pays sont  autrement plus forts, dépassant la matérialité de « la valise » pour atteindre ceux de la reconstruction de la nostalgie pour une re-création perpétuelle d'une terre intérieur, «impressive », dans le monde de la sensibilité d'un exil dans lequel il s'éteint non sans l'avoir vaincu, non sans l'avoir forcé à épouser les sublimes Fadhma, Zahia, dans leur mûrissement adolescent et de toutes celles qui dansent le « holla hop », une musique subliminale dont la mélodie naît aux aurores des amours évanescentes. 
    Fadhma : mythe ou réalité ? Peu importe. Cet amour passionnel dans lequel son créateur, son amant, son prétendant artistique, s'est éteint pour mieux le rejoindre enfin hors des terres d'exil et de la vadrouille des temps et des lieux, est plus présent, charnel et beau qu'il ne je fut peut-être dans la réalité des souvenances. 
    Amour ou amours d'exil ? C'est l'intarissable source mouvementée du répertoire de Cheikh El Hasnaoui qui a su irriguer ses mélodies de ce breuvage ressourçant. L'exil, versant émotionnel de l'émigration, n'est pas un thème, un sujet « sur » lequel on chante, mais, pour le maître de Ya noudjoum ellil ou Bnat essohba deuxième version, plus tranquille et plus onirique, une reconstruction de l'être de féminitude aimée, dans une perpétuelle quête des formes mélodique. 
    Face à cet exil de la passion, Chikh El Hasnaoui a déconstruit le « modèle » thématisée, est erratique comme l'absence du corps aimé. Télégraphiques, conçues comme des appels fulgurants au manque passionnel de l'amour tardif et à la carence maternelle, ses chansons sont brèves car elles ne peuvent se permettre, quand la voix a perdu sa référence fondatrice, la répétition, la redondance.
    Il faut s'assurer du maximum de la réception du message entre « la femme natale et l'homme vacance entendue remplie de celle qui, tour à tour, prend le fleuve tranquille de la mélodie Y a Zahia ou coléreux de Madjitinich. 
    Cette déstructuration du corps mélodique est le génie de Cheiki El Hasnaoui. Et s'il faut interroge la psychocritique, son exil est à chercher dans ces brièvetés mêmes des chansons qui reconstituent ce couple séparé par les océans, cet amour des « îles » qui, face aux colères océaniques, perdent, un peu plus chaque jour, de terre, pour mieux renaître. 
    Cheikh El Hasnaoui est cette mouvance, est cette îles en perpétuelle remise en forme de sa géographie. La fixité mélodique est, paradoxalement, le fruit de cette errance mélodique qui remplit l'âme meurtrie de « tamurt ».

Rachid Mokhtari Auteur de 
Cheikh El Hasnaoui La Voix de l'errance
Editions Chihab 2002

 Ecoutez Ccix El Hesnawi en ligne:

http://membres.lycos.fr/cixhasnawi/ 

Slimane Azem:

       Aujourd'hui, non seulement le chantre de l'exil n'est pas oublié mais beaucoup de sa génération et des jeunes qui ne l'ont pas connu vivant luttent sans cesse contre l'oubli, contre l'amnésie. « Le plus grand fabuliste de son temps », disent de lui ceux qui ont vécu son époque, « un grand artiste disparu », disent presque avec regret les jeunes générations qui n'ont pas eu la chance de l'écouter chanter dans les cafés et les bistrots de l'Hexagone.Né le 19 septembre 1918 à Agouni Gueghrane, actuellement commune relevant de la daïra des Ouadhias, à quelque 30 kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou, Slimane Azem ou Slimane At Waali, trouvait sans intérêt la fréquentation de l'école française où il était inscrit. 

       Les quelques années, quatre ou cinq, qu'il y a passé lui ont permis de savoir « écrire quelques lettres », source de fierté en cette période de discrimination. Il préférait plutôt son rôle de berger qui lui permettait de fabriquer des flûtes en roseau et des tambours avec quelques amis qui formaient déjà un petit orchestre, pour jouer de la poésie de Si Mohand U M'hand. C'est très jeune qu'il quittera son village pour travailler chez un colon à Zéralda. Quelques années plus tard, à 19 ans, Slimane Azem débarque en France après un bref passage dans une aciérie en Angleterre. Il sera recruté comme aide-électricien à la RATP et, après quelques années de travail obligatoire imposé par l'Allemagne nazie, il prend un café en gérance dans la capitale française et s'y produit les week-ends au grand bonheur de la communauté algérienne. Ces Algériens émigrés accueillaient les chansons de Slimane comme du baume au cœur, lui qui chantait avant tout l'exil qui ronge tout émigré éloigné des siens.

        D'ailleurs, la première chanson qu'il a composée, A Moh, A Moh dont le thème est la douleur de l'exil, connut un succès certain tant l'artiste exprimait ce que ressentaient ses auditeurs des cafés et des bistrots. Ceux qui partageaient ses peines et ses espérances. Sa rencontre avec le célèbre Mohamed El Kamal, chef d'orchestre et compositeur, le mènera définitivement vers le monde de la chanson. Des dizaines de chansons seront produites par celui qui deviendra le chantre de l'exil. De Madame, encore à boire à D-Aghriv D-Averani, en passant par A Tamurt-iw Aazizen, Nettruhu Nettughal et tant d'autres, Slimane Azem aura eu une carrière comblée que l'exil a considérablement enrichie. Ses thèmes sont puisés dans son expérience personnelle et le vécu quotidien de ses compatriotes.

       Sa chanson l'Hirondelle en fait partie. Dans celle-ci, il envoyait l'hirondelle vers son pays pour qu'elle lui rapporte des nouvelles. « Vas-y ma belle hirondelle, je t'envoie dans mon pays, lance-toi et bats de tes ailes dans le ciel de Kabylie », dit-il en donnant des orientations précises à sa messagère : « Ensuite, tu monteras dans mon village, tu feras ton nid, à tout le monde tu diras que l'exil m'a banni. » Slimane Azem conclura sa chanson ainsi : « Mais il faut que tu te dépêches, pour me rapporter des nouvelles. » Slimane a beaucoup chanté l'exil et la nostalgie mais il a aussi chanté les femmes de son pays, telle dans sa chanson A Taqvaylit, ainsi que les grands maux qui rongent la société. Il chantera également contre l'occupation française dans Effegh A ya jrad tamurt-iw et d'autres chansons, ce qui attire l'attention des autorités françaises de l'époque. Au lendemain de l'indépendance, Slimane Azem se rendra compte que les autorités coloniales n'étaient pas seules à avoir un œil sur lui. Le pouvoir algérien s'en prendra à lui en interdisant ses chansons d'antenne à cause de certaines jugées trop critiques.

       Selon un recensement effectué en 1979, le répertoire de Slimane Azem était composé de 70 chansons dont le contenu ressemble à la poésie du grand poète populaire de la fin du dix-neuvième siècle, Si Mohand U M'Hand, dit D. Abrous dans l'Encyclopédie berbère, tome VIII, précisant que, comme le troubadour de la poésie orale, Slimane Azem est « le témoin privilégié d'un monde qui vole en éclats, d'une société dont les assises ont été ébranlées en profondeur et dont les valeurs vacillent -même si quelquefois elles se raidissent- face à celles, implacables, du système capitaliste ». Slimane Azem s'en est allé un certain 28 janvier 1983 à Moissac, près de Toulouse. Il sera enterré au cimetière du Père La Chaise de Paris. Il avait 65 ans. Elles sont rares les voix qui revendiquent le rapatriement de ses cendres vers son pays natal, le pays de ses ancêtres.

            

      

La DIVA Kabyle NOUARA:

 

La diva kabyle : c’est Matoub lounes qui la nommé ainsi
Nouara a sorti son 1er 33 tour en 1974. C’était à ses tous débuts dans la chanson alors qu’elle chantait pour la première fois “Amek thevghame oul adhihemel wissine ?” (Comment voulez-vous que mon cœur aime un second ?) Quasiment tous les titres qui ont suivis ont été des succès. Des duos elle en a aussi fait avec Chérif Kheddam, Hacène Abassi, M’heni (l’auteur de “yedjayid vava avernous”, mais aussi Aït Menguellet, Matoub et bien d’autres noms... elle avait décidé de se retirer de la scène dans un premier temps en 1983, “année à laquelle elle a décidé de tout stopper”, témoigne Arezki Azoug, pour se consacrer et se contenter de son travail de comédienne avec la troupe théâtrale de la Radio avec laquelle elle a tenu divers rôles depuis son intégration. Pour rappel, Nouara a débuté comme animatrice, présentatrice durant les années soixante où elle assurait également un travail dans des émissions enfantines. A dix-huit ans elle a chanté pour la première fois devant un orchestre. Elle a réussi à se hisser très haut, à une place qui lui vaut aujourd’hui ce nom de “Diva”. Une entorse à sa résolution de 1983, elle l’a commis merveilleusement avec Matoub en 1992 lorsqu’elle partagea le duo de l’hommage à Boudiaf.

Source : La Dépêche de Kabylie

Lewnis At Mengellat (Lounis Ait Menguellet):

AIT MENGUELLAT est né le 17 janvier 1950 à IGHIL BWAMAS, Wilaya (Département) de Tizi-Ouzou), Grande Kabylie (Algèrie).
    C'est par le biais de l'émission de IYENAYEN UZEKA (les chanteurs de demain) qu'il sera révélé une premiere fois au public en interprétant la chanson d'amour MATHRUDH ULADNAK AKTHER (je pleurs encore plus que toi). C'était alors 1967 et l'émission était dirigée par cherif khedam un autre chanteur populaire de la chanson classque kabyle.
     Mais c'est avec les chansons de 1972 intitulées LWIZA (Louise), ma selbay lakhbar siwdhit (Si je deviens fou transmet mon message) et daghrib urzegray labhur (emigré sans aller outre mer) que la notoriété de Lounis AIT MENGUELLAT se consolidera pour qu'ensuite il devienne l'idôle des jeunes kabyles.
     Ces chansons ont été composées alors qu'il était au service national.
     Par ces chansons il révélera ses dons poétiques alors que côté musical il lancera un style simple basé sur la guitare séche et d'une derbouka pour jouer des mélodies sur des rythmes folkloriques.
     La poésie de AIT MENGUELLAT deviendra peu à peu engagée avec les premices de la lutte pour la revendication AMAZIGH et le sera davantage avec et après le printemps berbère.
     AIT MENGUELLAT alignera alors une succession de tubes et de cassettes dont le contenu sera axé sur la revendication de la langue bérbére.
     AIT MENGUELLAT alignera en effet des succès avec "AYAKBAILI (le Kabyle), ACHIMI (pourquoi?), AFANAN (l'artiste) ADNUGHAL (on reviendra) etc.
     Le dernier de ses albums a été produit en 1999 et sera intitulé Tiragwa (les rigôles) proposé par un de ses fans. Un titre sensé symboliser toute son œuvre. C'est en réalité un best off de son oeuvre qu'AIT MENGUELLAT a conçu d'une façon artistique et non point dans le style des autres chanteurs qui reprennent les anciennes chansons tout simplement.
     AIT MENGUELLAT a ainsi offert quelque chose de nouveau avec l'ancien et toujours dans son style propre.
     Toutefois la côte de populairité de AIT MENGUELLAT a pris un sérieux coup depuis un certain temps depuis qu'il a participé à un meeting politique que ses fans n'arrivent pas à s'expliquer.
     Depuis, ce chanteur qui est une légende vivante est artistiquement entré dans une phase difficile.  Ses explications, selon laquelle il avait agi par correction en répondant à une invitation, n'ont pas convaincu tous ses fans et les rigôles de la colère de ceux-ci sont une triste réalité vis à vis d'un chanteur qui a pourtant consacré toute sa vie artistique à la défense de cette cause.
     Mais nombreux sont ceux aussi qui le soutiennent et souhaient qu'ils ne se décourage pas. Regagner la confiance de ses fans est un nouveau défi qu'il doit relever.  Et nous lui disons bonne chance Lounis.
      Ait Menguellat dans une de ses chansons disait: 

Yiwen mayafragh
awid kan ad'yili nsann
Atharn adyafagh
edlamkhayar garassan
Win yachdhan yurnagh
kathran yurss ijanwiyan
Achimi achimi achimi ?

  (Traduction approximative)
Si quelqu'un venait à faillir
Pourvu qu'il soit des leurs
De leur mieux ils en feront
Un modèle à suivre
Celui qui falllit parmi nous
Tous les sabres l'attendront
Pourquoi? pourquoi? pourquoi?
 
 
   

lounis et takfarinas   

 

Ferhat Mehenni (Ferhat Imazigen Imoula):

Ferhat Mehenni est né le 5 mars 1951 à Illoula en Grande Kabylie, Algérie. Fils de combattant, la guerre de libération lui ravit son père le laissant très tôt orphelin. Admis tardivement à l’école primaire des enfants de Martyrs à Alger où il fait face pour la première fois au problème linguistique, il découvre sa différence identitaire et du même coup la stigmatisation dont les Berbères font l’objet.

      À l’âge de dix-huit ans, il est forcé de quitter l’école pour gagner sa vie et venir en aide à sa famille. Cependant, parallèlement à sa vie professionnelle il prépare et passe avec succès son baccalauréat, ce qui lui permet d’entrer à l’Université d’Alger où il étudie les sciences politiques. C’est là qu’il fait la connaissance de ceux qui deviendront ses compagnons de lutte. Ensemble ils collaborent à la publication de deux revues « Taftilt » (Lumière) et « Itri » (Étoile) dans lesquelles ils formulent leurs revendications culturelles et linguistiques.

     Dès 1967, il s’initie au métier d’auteur compositeur. Deux ans plus tard il est l’invité d’une émission de radio et en avril 1973 il participe au festival de la musique moderne avec son groupe Imazighen Imoula (Les hommes libres du Nord) où il gagne le premier prix.

     Ferhat Mehenni est le premier chanteur à poser en termes clairs le problème de l’identité berbère. Son répertoire composé essentiellement de textes engagés dérange dès lors le pouvoir algérien habitué à bâillonner la moindre voix dissidente et prompt à juger subversive toute initiative qui n’a pas l’heur de lui plaire. Cela n’empêche pas Ferhat de prendre part en 1976 au débat sur la Charte nationale en posant la question berbère dans toutes les assemblées ; se faisant la sécurité militaire (SM) le repère ne le lâchera plus. Le 30 octobre 1976 à 6h00 du matin, la SM force la porte de sa chambre à la Cité universitaire et l’arrête dans son sommeil. Après une garde à vue de vingt-quatre heures dans des conditions odieuses, il est fiché et relâché.

     En octobre 1977, il obtient sa licence en sciences politiques et après avoir tenté de travailler dans plusieurs sociétés d’État, il décide en 1978 de partir en France pour rejoindre la coopérative berbère Imdyazen ; il en devient rapidement membre actif et lui cède les recettes de ses prochains disques. Militant convaincu de la cause berbère, il est de tous les combats. En mai 1979 il participe, en France, au festival de la chanson engagée et moins d’un an plus tard il se retrouve en première ligne des manifestations du Printemps berbère, à Tizi Ouzou, en Algérie.

    Avec les événements de 1980, l’implication de Ferhat va s’intensifier et sa détermination aussi. En interdisant le 11 mars 1980 à l’écrivain Mouloud Mammeri de donner une conférence sur la poésie berbère ancienne à l’Université de Titi Ouzou, le gouvernement algérien venait de donner le coup d’envoi à un mouvement de revendication généralisé à toute la population berbère. Repéré par le régime comme l’un des acteurs fondateurs du mouvement, il est arrêté le 16 avril. Relâché quelques jours après, il reprend ses activités d’animateur culturel avec l’écrivain Kateb Yacine. À partir de 1981 il collabore à la revue du Mouvement Culturel Berbère, « Tafsut » (Printemps).

    D’autre part, sa situation d’enfant de martyr de la révolution le rapproche de ceux et celles qui partagent sa condition d’orphelin de guerre laissé pour compte. Avec d’autres, il fonde le Comité des enfants de Martyrs, ce qui lui vaut d’être l’objet d’intimidation et de surveillance accrue. Le 15 décembre 1982 on lui confisque son passeport pour l’empêcher de se rendre à l’étranger (il ne lui sera rendu qu’en 1988), tout en l’interdisant de scène en Algérie. En février 1985, il est arrêté et emprisonné à Tizi Ouzou. Ainsi pense-on le bâillonner, mais c’était mal le connaître. Dès sa sortie de prison il participe, le 30 juin 1985, à la fondation de la Ligue Algérienne des droits de l’Homme et siège au Comité de direction.

     Le 17 juillet 1985, Ferhat est de nouveau arrêté à 6h00 du matin devant ses enfants, chez lui à Azazga, pour avoir voulu déposer en marge des cérémonies officielles une gerbe de fleurs sur le sanctuaire des Martyrs. C’est sa douzième arrestation, il est accusé d’atteinte à l’autorité de l’État. Incarcéré à la prison de Berouaghia, il est transféré dans le quartier des condamnés à mort. Torturé, tenu dans l’isolement le plus total, il fait une grève de la faim pendant 12 jours. Il passe en jugement à la Cour de la Sûreté de l’État et se voit transféré à la prison de Lambèse, près de Batna dans la région des Aurès. Dans cette prison tristement célèbre pour les pires sévices qu’on y subit, il est d’emblée accueilli par des gardiens armés de matraques et de barres de fer qui lui cassent le nez avant de le mettre au cachot où il restera plusieurs jours sans soins. Il est finalement libéré en 1987, bénéficiant d’une grâce présidentielle, à la suite d’une campagne de pression menée par la Ligue Internationale des Droits de l’Homme.

      En 1989, il crée avec quelques compagnons, notamment le Docteur Saïd Saadi, le parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), dont il devient Secrétaire national à la culture. Croyant au vent de démocratie qui commence à souffler sur l’Algérie, Ferhat décide de quitter la chanson pour se consacrer à la politique, mais il est rapidement désillusionné. En effet, l’arrivée des islamistes en 1991 et l’assassinat de Mohamed Boudiaf, rentré d’exil pour présider aux destinées du pays, jettent l’Algérie dans le chaos. Les femmes et les intellectuels tombent comme des mouches sous les balles et les couteaux des islamistes ; plusieurs d’entre eux sont de vieux amis et compagnons de route de Ferhat.

     Loin de se laisser déstabiliser par le tourbillon des horreurs qui surviennent chaque jour, le poète retourne à la chanson, pour mieux exprimer sans doute les sentiments contradictoires qui animent l’Algérie toute entière. Il demeure cependant en politique puisqu’en 1993 il est élu président du Mouvement culturel berbère (MCB).

    Sentant que les graves préoccupations du moment allaient donner au gouvernement un prétexte tout désigné pour mettre une fois de plus la question berbère de côté, il décide de créer la Coordination nationale du mouvement culturel berbère pour donner un nouvel essor au combat identitaire. Il lance un appel au peuple pour le boycott de la rentrée scolaire et universitaire ; l’appel est entendu et suivi. Le gouvernement accepte de négocier, mais en employant de vils moyens puisqu’il s’agit de dresser contre lui ses propres amis pour l’obliger à quitter la direction d’une organisation qu’il a lui-même fondée.

     Inlassable, il crée, en 1995, le Rassemblement national amazigh, dont l’objet est de rassembler tous ceux qui luttent pour la reconnaissance de l’identité berbère. Entre temps, Ferhat est pris en otage par les intégristes islamiques dans l’avion d’Air France qui le ramène à Paris, en décembre 1994. Une fois de plus, son sang froid le sauve : au pirate de l’air qui lui promet de l’abattre, il réplique « en me tuant vous rendrez service au gouvernement ».

    Dans cet avion qui le mène peut-être vers la mort, Ferhat Mehenni devait sûrement penser qu’à défaut d’avoir atteint le but pour lequel il a consacré sa vie, il n’aura pas tout à fait perdu son temps. En effet, les étudiants de tous les niveaux ont tenu le coup et après huit mois de « grève du cartable », le gouvernement finit par créer le Haut Commissariat à l’amazighité, admettant par le fait même l’existence de la réalité berbère. Le résultat est peut être mince, mais c’est un premier pas et non des moindre puisqu’il fait triompher l’Histoire. Rappelons en effet, qu’il n’y a pas si longtemps les enfants apprenaient à l’école que la présence de la vie humaine en Afrique du Nord commençait avec l’arrivée des Arabes.

     À compter de 1995, Ferhat s’installe en France où il vit avec sa famille. Mais fidèle à ses engagements et à son idéal, il continue la lutte pour la culture et la démocratie. De par sa détermination, il a su insuffler le courage et la fierté à toute une génération de jeunes en mal d’être, car la jeunesse Kabyle est loin de baisser les bras. Devant l’inertie du pouvoir à régler le problème identitaire et de démocratie, toute la région berbère de Kabylie s’est soulevée pour réclamer la levée de l’ostracisme qui frappe la culture berbère depuis l’indépendance de l’Algérie, en 1962.


 

 

     Incapable de laisser faire, Ferhat réinvestit de nouveau le terrain politique en prenant l’initiative avec d’autres personnes de fonder en juin 2001, le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK), afin de proposer au peuple berbère de Kabylie une autre alternative pour se sortir des mains d’un pouvoir qui envoie son armée tirer sur les jeunes. Cette initiative aura peut-être le mérite d’ouvrir de nouvelles perspectives pour l’avenir de la Kabylie qui vit depuis plus de 40 ans dans une forme d’incarcération sociale.

    Soucieux de proposer des solutions de rechange au système politique algérien, Ferhat Mehenni entreprend un voyage dans plusieurs pays vivant l’expérience de la cohabitation afin de s’inspirer de leurs expériences.

Données colligées par Nora Hamdi, Montréal, Québec, décembre 2003 

 

Ideflawen

 
Ideflawen né sous la houlette de L'Hacene Ziani après une émission de radio avec Ali ait Ferhat (Ali Ideflawen) lui-même venu participer à une émission de Cherif kheddam.

De fil en aiguille, le contact se noue avec un autre artiste virtuose de la guitare, Zahir Adjou, et non moins membre du groupe Issoulas qui compte déjà en son sein le chanteur Sekkat Mohammed et Mohammed Aouine comme parolier.

Ideflawen s’est vite illustré par sa chanson engagée, à l’époque où parler en kabyle à Alger était presque assimilé à un péché capital.

Au début des 1990, le groupe changea de ton, passant de la métaphore au message direct, fort et percutant.

Parmi les chansons avec lesquelles s’est distingué le groupe, l’on peut citer Adhyahlou ufedikhiw (ma blessure guérira) et Berwaguiya (chanson faite sur la célèbre prison de Berrouaghia, située dans la wilaya de Médéa, dans laquelle plusieurs militants de la cause berbère ont été emprisonnés et mêmes torturés durant les années 70 et 80.
 
Takfarinas:

Takfarinas, de son vrai nom Ahcène Zermani, est un chanteur kabyle. Il est né en 1958 à Tixeraine, un village dans la banlieue d'Alger (en Algérie française à l'époque). Il vit en France depuis 1979. Ses textes rendent hommage à la culture kabyle, mais s’en échappent quelquefois pour aller vers des appels engagés qui constituent sa signature. Le style nouveau dans lequel il s'est investi s’appelle le yal. Il contribue à populariser la musique kabyle méconnue du grand public en Europe et dans le monde.

 
Malika Domrane:

Malika Domrane: une chanteuse hors conformisme

    Qui ne connaît Malika Domrane, cette chanteuse hors conformisme dans lequel sont jetées souvent prématurément les chanteuses Kabyles.
    Par son combat pour sa culture et les droits politiques que cela suppose, c’est-à-dire le droit des femmes et des hommes à vivre épanouis dans leur pays et leur culture, elle aura démontré que le chant est un outil et non une fin en soi ou un gagne pain.
    Malika Domrane qui est née le 12 mars 1956 à Tizi-Hibel, a été révélé grâce à de superbes chansons qui ont replacé la culture kabyle ou amazighe plus largement dans la modernité mais aussi dans le texte utile, historique ou engagé loin des tralalas de la danse pour la danse.
    ‘’Ay Azwaw…’’ ou ''Boubrit'' et bien d’autres tubes ont révélé au public une chanteuse à la voix différente et à la personnalité d’une rebelle envers l’ordre établi dans la chanson et dans la vie.
    Malika, une belle Kabyle, qui chante avec un style moderne, ne recevra pas de cadeaux dans lemilieu de la chanson, bien au contraire, si bien que sa carrière sera réduite aux cassettes produites loin des grandes scènes qu’offrait son pays à coups de milliers de dollars  à d’autres chanteuses de l’Orient ou qui se sont orientalisées.
    Mais Malika est restée digne et son public continue à lui exprimer son admiration comme l’a révélé le dernier hommage que lui a rendu l’association Mohand ATH El Hadj  les 25 et 26 mai à Azazga. Un événement culturel très réussi, a estimé la presse.
    Pour mesurer également le grand respect que lui voue le public il n’y a qu’à aller sur Google et introduire son nom dans l’anglet rechercher pour découvrir tant de blogs qui lui sont consacrés et tant de forums où tout le monde ne dit que du bien d’elle.
 

Ecoutez et voir le clip vedeo de Malika Domrane"Ah A Yasaru" en ligne: 



Cherif Hammani: 

Natif de Tagragra, village des At Dwala, une région qui a vu naître des artistes de haute facture à l’instar de Cheikh el Hasnaoui, Zedek Mouloud et feu Lounès Matoub ; Chérif Hamani a su rester fidèle durant toute sa carrière - longue d’une trentaine d’années - à son style musical et à ses textes profondément recherchés et très diversifiés. Accordant un intérêt majeur à la sagesse des anciens, sa poésie fait office de passerelle avec le présent.

Passant de ce noble sentiment qu’est l’amour, aux maux les plus profonds qui rongent l’âme de son peuple, dénonçant l’injustice sociale, tout en rêvant à un monde des plus utopiques. Extrêmement nostalgique à "la belle époque", mais il ne rate jamais l’occasion pour glorifier le combat que mènent ses concitoyens en Kabylie en faveur de la démocratie, de l’identité amazighe et de la citoyenneté.
Doté d’une voix chaude et envoûtante, rocailleuse et limpide, ses mélodies chargées de complaintes sortent tout droit de ses tripes. Et nul ne peut en rester indifférent.
Dans son dernier album (2002), Chérif Hamani nous fait voyager dans les années de ses débuts. Lui, qui ne se destinait pas à une carrière de chanteur, a subjugué l’auditoire par "Lh’ajja n ssuq" la chanson-phare de l’album qu’il venait de confectionner à Paris ; nous sommes en 1979.

L’année 1983 fut incontestablement l’année du grand cru de la chanson kabyle, et Chérif Hamani, au sommet de son art, était là pour apporter sa note de fraîcheur en signant d’une main d’orfèvre un véritable chef-d’oeuvre de huit joyaux, tous plus beaux les uns que les autres : "Gar-anegh ad d-cehhden" - les larmes nous sont témoins-, "La ttezmegh deg yiman-iw" -remords, regrets et remontrances-, "La ttwaligh deg-i a tetten" - suceurs de sang -, pour ne citer que ceux là. Il venait d’asseoir définitivement sa notoriété de chanteur incontournable et imposer son savoir-faire sur une scène où le public reste l’un des plus exigeants.

Hommage de Benchicou à Brahim IZRI

 

Ecoutez Idebbalen en ligne:

 http://membres.lycos.fr/idbalen/

Ecoutez et voir des clips vedeos 100% Kabyle en ligne sur:

http://tadukli.free.fr/pages/video/clips_musicaux.htm

Hommage à nos artistes 
 
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